13 avenue Victor Bouthillier

17410 Saint-Martin-de-Ré

Sourds ou malentendants

Contactez-nous avec ACCEO

Le travail des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation

Le travail des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation

La délégation territoriale de Charente-Maritime, Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation travaille depuis plusieurs années sur les trajectoires individuelles des internés administratifs passés par la citadelle de Saint-Martin-de-Ré. Elle est partenaire de l’exposition Ré occupée, Ré libérée organisée au musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré, du 9 mai au 31 octobre 2025. Voici quelques éléments de compréhension du statut inique d’interné administratif ainsi que des biographies.

 

L’internement administratif vise les personnes non pour ce qu’elles ont fait ou sont présumées avoir fait, mais pour le danger potentiel qu’elles représentent aux yeux du pouvoir. Entre 1938 et 1946, 600 000 internés administratifs sont enfermés dans près de 200 camps en France. 500 d’entre elles sont internées à Saint-Martin-de-Ré dans des conditions de détention désastreuses. Voici leurs histoires.

L’internement

“Six cent mille internés dans quelques deux cents camps : Ces seuls chiffres disent assez l’importance de l’internement dans la France des années noires.”

Mais qu’est ce qu’un camp d’internement ?
“Un camp d’internement, ou d’autres lieux, est un endroit où se retrouve toute personne enfermée par mesure administrative (en général un préfet) et non dans le cadre d’une mesure judiciaire.” (Denis Peschanski – La France des camps).

 

L’histoire de l’internement débute avec la loi du 12 novembre 1938 autorisant l’internement des “Indésirables étrangers” dans des centres spécialisés, les suspects étant principalement des réfugiés Allemands et Autrichiens qui ont fui le nazisme. Le premier camp est ouvert fin février 1939 à Rieucros (Lozère). Les républicains espagnols de la “Retirada”, sont “accueillis” dans des camps improvisés, sous des tentes ou à même le sol et gardés par des troupes coloniales françaises. Un certain nombre d’entre eux vont connaître d’autres camps, tel celui de Gurs (Pyrénées Atlantiques).

 

Si la déclaration de guerre vient renforcer la législation et le nombre d’ “indésirables étrangers”, le décret-loi du 18 novembre 1939 permet d’interner tout individu, étranger ou non, suspecté de porter atteinte à la défense nationale ou la sécurité publique. Ce décret-loi adopté sous la IIIème république est actualisé et durci par la loi du 3 septembre 1940 de l’État français en supprimant tout recours de l’Interné et donnant tout pouvoir au Préfet. Sur décision du ministre de la Défense nationale et de la guerre, entre septembre 1939 et mai 1940, les ennemis supposés sont internés. A partir de mai 1940, les femmes sont officiellement convoquées et enfermées dans des centres qui relèvent du ministère. Tout comme pour les Espagnols, la garde est assurée par l’autorité militaire.

 

En raison de la signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, le parti communiste est dissous. Le 26 septembre suivant, plusieurs centaines de militants et cadres du parti communiste considérés comme dangereux sont arrêtés et enfermés administrativement.
Le 10 mai 1940 marque le début de l’offensive allemande suivie de la déroute des armées françaises, Le Président de la République fait appel au maréchal Pétain.
Après l’armistice demandé et signé le 22 juin 1940 par Pétain dans des conditions humiliantes, celui-ci obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet. Dès le lendemain, il promulgue les premiers actes constitutionnels de l’État français et les premières lois discriminatoires.

 

Après la loi du 6 avril 1940 interdisant la circulation des “nomades” sur le territoire français, en octobre 1940, les autorités allemandes exigent du gouvernement français l’internement des “nomades” de la zone nord, mais en zone sud c’est un choix de l’État français.
La loi du 4 octobre 1940 précise dans son article 1 : “les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés dans des camps spéciaux par décision du préfet du département de leur résidence”. Cette loi concernant la population juive est la première d’une série discriminatoire qui va suivre.

 

“Très rapidement, Pétain et son gouvernement impose une nouvelle orientation politique qualifiée de “Révolution nationale, dont l’un des aspects et non le moindre est la chasse aux ennemis intérieurs (francs-maçons, juifs, communistes, étrangers) qui représentent “l’anti-France”. L’internement administratif constitue l’arme essentielle du nouveau pouvoir pour apurer une société française décadente”.

 

Découvrir leurs portraits :

Biographie de DELOR Jean-Yves

Biographie de GAUTRON Henri

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *